De nos jours, on essaye de créer une atmosphère urbaine en densifiant et en connectant les différentes utilisations entre elles. C’est l’inverse du mouvement de construction des villes dans les années 60 et 70, lorsque la population était invitée à quitter la ville le soir pour rejoindre les quartiers extérieurs et les banlieues aisées. De nos jours, ce mouvement est contrebalancé par les avantages du mélange entre habitations, lieux de travail, commerces et loisirs. Beaucoup parlent de renaissance du centre-ville pour décrire ce phénomène. Cela est particulièrement valable pour les zones urbaines, qui étaient autrefois utilisées de manière industrielle avant d’être transformées. Ces zones de transformations sont l’illustration concrétisée de ce que nous considérons aujourd’hui comme la ville parfaite : des quartiers d’habitation avec des aires de jeux pour les enfants, situées dans des cours intérieures silencieuses. Des rez-de-chaussée surélevés pour les cafés et les petits magasins. Une interdiction de circuler pour les voitures et un accès facilité aux transports en commun. Le lieu de travail est situé non loin du domicile et, dans le meilleur des cas, le boulanger, le pressing et la garderie se trouvent sur le chemin. La sauvegarde des ressources individuelles et naturelles détermine l’air du temps.

Jan Gehl, architecte et urbaniste de Copenhague, s’intéresse également à ce qui se passe dans les espaces publics entre les habitations. Dans ses projets, le rôle principal est attribué aux éléments non planifiés et improvisés : les contacts spontanés et les flux de déplacement. Il aimerait concevoir des villes pour la population ; le facteur humain est essentiel à ses yeux. Son idéal est une ville méditerranéenne, historique et dotée d’une atmosphère de bon voisinage, à l’opposé des villes-dortoirs maussades de l’époque moderne, destinées avant tout à être fonctionnelles.
Ses maximes sont : ralentissement, accessibilité piétonne, proportions et espaces verts. Après avoir transformé avec succès Copenhague en une ville piétonne et cycliste dans les années 70, son bureau conseille aujourd’hui des villes telles que Londres et New York. Un exemple de ses accomplissements parmi tant d’autres : Times Square, qui est redevenue une place digne de ce nom, sur laquelle les gens aiment passer du temps, s’asseoir ou flâner.